Digitalisation de
la 150X ROCO




Certes, elle est un peu ancienne, mais elle est belle, elle roule bien, elle est solide, et elle me plait. Voilà au moins quatre bonnes raisons pour digitaliser la bête !

Sommaire de cette page  :

1/ Analyse du "bestiau"
2/ Schéma électrique
3/ Démontage
4/ Digitalisation du Fumigène
5/ Mise en place des feux bicolores
6/ Passage des fils
7/ Une petite place pour le décodeur



1/ Analyse du "bestiau" :


Digitaliser OK...sauf que là...ça n'est pas si simple que ça !

La 150X a été produite à une époque où le "digital" n'existait pas. Il est donc normal que l'emplacement du décodeur soit... inexistant ! Comprenez par là qu'il n'y a aucun emplacement assez grand pour loger le décodeur. Le moteur occupe toute la place dans le tender. Les seuls volumes existants sont pris par les lumières et les vis sans fin. Coté loco, le lest situé dans la chaudière prend trop de place pour espérer y faire passer quoi que ce soit (ni fils ni décodeur). C'est la crise du logement !!

Petit espoir : A la lecture des digitalisation effectuées par des internautes, il semble que le dôme de charbon renferme un volume sympathique... mais plein de métal . La piste mérite d'être explorée.

J'ai vu beaucoup de digitalisations de la 150X sur Internet mais souvent, cette digitalisation était incomplète : Soit les feux avant n'étaient pas digitalisés (et donc blancs en permanence
), soit les feux contrôlés n'éclairaient qu'en blanc , soit le fumigène (déjà en place sur ce modèle) n'était pas contrôlé par DCC .

Il est vrai que la liaison avec la locomotive n'est pas évidente , et toute intervention "discrète" y est bigrement compliquée. Face à la difficulté, certains ont même tiré des fils de façon définitive, rendant toute séparation impossible . La meilleure digitalisation que j'ai vue est celle de "Biscatrain" , qui a même réussi le challenge d'y poser un décodeur sonore...mais toujours sans contrôle des feux avant ni du fumigène ! J'avoue que le son me tente, mais bon, je verrai plus tard.

Je vais donc m'imposer ce cahier des charges :
- Feux blancs contrôlés par le décodeur à l'avant ET à l'arrière.
- Feux rouges contrôlés par le décodeur à l'avant ET à l'arrière.
- Indépendance des feux (manœuvre et stationnement possibles).
- Fumigène contrôlé par le décodeur.
- Tender et loco doivent être séparables.
- Sous ensembles démontables (châssis/chaudière) sans couper les fils.
- Décodeur démontable en vue de changement au profit d'un décodeur sonore





2/ Schéma électrique :

Un grand classique !


- Les feux blancs sont contrôlés par les sorties F0av/F0ar, en blanc et jaune.
Ces mêmes sorties contrôlent l''inversion blanc-rouge par l'intermédiaire des transistor NPN : Si les feux blancs sont allumés (F0 = 0v), alors la base des transistors est à la masse rendant impossible l'allumage des feux rouges. Au contraire, si les feux blancs sont éteints (F0 = 12v) alors la base du transistor est saturée, permettant le passage du courant vers les feux rouges.

- La fonction AUX1 (fil vert) permet d'autoriser ou non l'allumage de tous les feux rouges. Ainsi, pour qu'un feu rouge s'allume, il faut que la fonction AUX1 soit activée (donc à 0v), ET QUE le feu blanc associé soit éteint (F0 = 12v).

- La fonction AUX2 (fil violet) permet la mise en œuvre du fumigène par l'intermédiaire du relais. Si le relais est commandé, alors il connecte le fumigène aux rails. Le fumigène est une simple résistance chauffante qui fonctionne aussi-bien avec la tension continue qu'avec la tension rectangulaire du DCC. On conserve donc l'essentiel les pistes existantes (OUF !).





3/ Démontage :

Première chose :  j'ai carrément découvert qu'il y avait l'éclairage sur cette loco en soulevant, par hasard , une des deux lanternes :

Remarque : N'ayant jamais réussi à percevoir l'éclairage, je pensais que la lampe était grillée... mais non... tout marchait bien . Simplement, la quantité de lumière qui arrivait jusqu'à la lanterne était ridiculement petite à cause des 7 angles droits à contourner !

La séparation châssis-chaudière se fait en enlevant 2 vis sous le châssis.


La chaudière s'enlève par le haut, laissant apparaître le fumigène et les deux pistes conductrices, tandis que les freins s'enlèvent par le dessous, libérant ainsi les 5 essieux.

Il n'est pas nécessaire de séparer la cabine de la chaudière.

Ensuite il faut soulever les cylindres avant, en les faisant coulisser le long du tuyau du fumigène, ce qui permet d'extraire l'ensemble du châssis par l'avant.

On peut dores-et déjà supprimer les éléments inutiles (conduits de lumière, ampoule, contacts de l'ampoule)



Coté tender, c'est vraiment très facile ! Seules 2 vis sont à dévisser, à l'avant et à l'arrière du tender. Il n'est pas nécessaire (ni même conseillé) d'enlever les essieux. De toute façon ils sont rigides !


Le bloc supérieur se sépare, laissant l'accès au moteur et à la lumière arrière.
Le moteur n'est pas attaché, l'accès aux pignons est ainsi rendu aisé. Encore un bon point pour Roco !

L'encombrement des éléments à l'avant du tender doit être amélioré : Il y a trop de place perdue !

De tout façon, la diode, le condensateur la bobine, et les deux contacts du moteur doivent disparaître !

On peut donc enlever tout de suite la platine "avant". Je n'ai prélevé que les deux lamelles pour le contact avec la locomotive.


Tous les éléments sont maintenant séparés; Je peux commencer à installer les nouveaux composants.



4/ Le fumigène.

C'est l'élément le plus facile à digitaliser (bien plus facile que les Leds) je commence donc par là.
Préalablement, les éléments de l'éclairage avant doivent être supprimés.

Il n'est pas question d'alimenter le fumigène directement par le décodeur. Ce dernier grillerait à coup-sûr ! Il faut donc interposer un relais monostable miniature qui fermera le contact lorsque la fonction AUX2 sera activée (voir schéma ci-dessus). Pour l'achat du relais, je conseille cette référence là : 457-0862

Il faut couper la piste qui amène le courant au fumigène et faire le pontage avec le relais. Ce dernier servira d'interrupteur.

Les deux autres bornes du relais recevront le 12v et le fil violet (AUX2). Mais avant cela, il y a quelques câblages à faire.

C'EST TOUT POUR le FUMIGENE !!!! Avouez que ça valait le coup de le faire !





5/ Des feux bicolores :

Le modèle analogique possède deux défauts qui le mettent hors course d'entrée de jeu par rapport aux modèles plus récents :
- Les lumières sont exclusivement blanches aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Pas de feux rouges ! On va améliorer ça !
- Les lumières sont très peu visibles à l'avant. Et pour cause ! La lumière doit franchir pas moins de 7 "mirroirs" pour atteindre la sortie. Ça relève de la gageure !

Voici donc comment je m'y suis pris pour placer l'éclairage rouge et blanc, bien visible, des 2 cotés :


4.a/ Coté tender :

Les choses sont simples. On enlève les conduits de lumière "photovores" ainsi que la lampe, avec ses fils et ses contacts..

Les conduits de lumière étaient simplement enfilés dans les "lanternes". Il est facile des les enlever.

Je réalise une carte qui me servira de platine de raccordement. Désolé, je n'ai pas de typon, mais elle est assez facile à réaliser avec quelques coups de cutter. Notez les 3 zones jaune/bleu/vert ci-dessous pour les 3 fils de commande.

Les résistances sont des CMS de 1kOhm. Le transistor NPN est d'un modèle courant, en CMS.

On monte deux LEDs dans chaque lanterne. La technique est ultra-classique : On soude deux fils émaillés aux bornes de chaque LED et on les noie dans la colle "cristal clear" à l'intérieur du tube de la lanterne. On les raccorde sur la piste de circuit imprimé selon le schéma ci-dessus :


Il ne reste qu'à raccorder F0arrière (fil jaune), le 12volts (fil bleu) et la fonction AUX1 (fil vert) jusqu'au décodeur, comme indiqué sur la photo ci-dessus.

Les LEDs étant directement dans la lanterne, la lumière est franche, et parfaitement visible.



4.b/ Coté loco :

C'est déjà BEAUCOUP plus délicat !

Il faut enlever l'ampoule et ses 2 contacts ainsi que les conduits de lumière. Ça c'est facile.


Mais le circuit imprimé qui permet de raccorder les fils ne peut être placé là où était la lampe (le relais prend la place). En revanche, en creusant un peu, il est possible de libérer facilement un espace de 6mm par 10mm dans le châssis, à l'avant du fumigène. C'est ce que je fais, à l'aide de la Dremel et des outils coupants adaptés au métal.

Sur la platine de circuit imprimé, je conseille de réaliser un tracé des pistes identique à celui du tender... Saul que là, c'est BEAUCOUP plus petit !!!! Ça ne simplifie pas le soudage des 4 LEDs et des 3 fils d'alimentation. Je conseille vivement de réaliser un trou plus grand (et un peu plus profond) afin d'agrandir un peu le circuit imprimé.

Les leds blanches et rouges sont insérées dans les lanternes selon la technique évoquée plus haut.


Puis les lanternes ont collées sur la plateforme avant de la locomotive.


Puis les fils émaillés des LEDs sont glissés dans les rainures du châssis, jusqu'au circuit imprimé.

On peut souder les LEDs... mais je préviens : C'est franchement petit !

Il ne reste plus qu'à raccorder F0avant(fil blanc), le 12volts (fil bleu) et la fonction AUX1 (fil vert) sur ce circuit imprimé. Mais pour cela, il faut déjà que les fils parviennent jusque là ! C'est l'objet de la partie suivante. Et c'est pas super facile.



6/ Passage des fils :


M'étant fixé l'objectif de pouvoir démonter les éléments, j'ai dû innover à plusieurs endroits.

6.a : Entre le tender et la loco
Bon, là, c'est très simple : J'ai utilisé un micro-connecteur à 5 fils acheté chez CDF car c'est le plus petit que j'ai trouvé, et le plus discret (tout noir). Il a un pas de 1mm. Il ne faut surtout pas plus grand.

J'avais déjà utilisé ces connecteurs pour le kit de la 240P
N'ayant besoin que de 4 fils, j'ai viré l'un d'eux.
Malheureusement , ce connecteur n'existe plus au catalogue de CDF. Si vous trouvez des connecteurs au pas de 1mm, je suis preneur ! (laissez moi au message, merci d'avance)



6.b : Sous la loco :

Le problème consiste à faire passer les fils
depuis l'arrière jusqu'à l'avant aussi discrètement que possible. Le seul emplacement possible est situé entre les freins et la timonerie de frein. Heureusement, il est possible de séparer ces deux éléments pour travailler plus confortablement.

Il faut juste contourner les trous des vis et coller les fils à la cyano'.

A l'extrémité située sous les cylindres, je façonne, je soude puis je colle en place quatre tiges en laiton de 0.4mm de la façon suivante :


Heureusement, le plastique se travaille assez bien pour faire les réservations. Un perçage est nécessaire sur chaque coté pour passer le fil au travers des "ressorts".

Ces tiges vont venir se plaquer contre 4 surfaces en cuivre de 5.5mm*7mm


Ces plaques de circuit imprimé (divisées au cutter en 2 pistes) sont collées sous les cylindres.


Ainsi, tout le sous-ensemble "freins" reste démontable si nécessaire.


Je soude 4 fils émaillés sur ces 4 plots et je les conduis au-dessus en les collant contre la paroi, à l'avant de la première grande roue.

Au-dessus, la connexion est relativement compliquée car la taille du circuit est TRES réduite . J'ai eu quelques soucis pour souder l'ensemble des fils sans faux-contact. Une carte plus grande est VRAIMENT nécessaire !

Et ATTENTION à ne pas faire fondre les éléments en plastique au moment du soudage des fils. J'ai bien failli détruire ma lanterne...




6.c : Sur le tender : Fixation du décodeur !

S'il y a UN élément qui DOIT être démontable, c'est bien le décodeur ! J'ai choisi un décodeur à 8+1 fils car le décodeur à 21 broches ne tenait pas !
J'ai donc créé deux platines dans le tender :
- La première qui reçoit les fils des rails et fait la connexion avec le crochet de la locomotive,
- La seconde qui rassemble tous les autres fils et contient le support de décodeur.

La platine qui reçoit le courant des rails ressemble beaucoup à la platine d'origine. Je pense qu'on doit pouvoir l'utiliser mais j'ai préféré construire une platine neuve.

Il n'est pas utile de la coller car elle sera maintenue par la seconde platine.

J'ajoute deux fils en laiton, perpendiculairement à la carte, afin de faire la liaison avec la platine n°2, au-dessus.

Le passage des fils de fonctions vers la locomotive se fait par dessous, entre le métal et le plastique (carter du bogie). Il faut creuser un peu l'un et l'autre pour créer un espace de 1mm.

Je fais en sorte que les fils puissent passer entre la platine n°1 et le carter en plastique noir.

Puis j'enfile les fils dans les trous de la platine n°2. Cette seconde platine repose sur les rebords du réducteur, de chaque coté du pignon rouge.

Je dénude les fils et je les soude au raz du circuit.

J'ajoute les deux morceaux de barrette "tulipe", plus un plot de barrette tulipe dénudé et raccourci, que j'utilise comme connecteur pour le fumigène.

Remarquez que le pignon est excessivement proche des fils et du connecteur. L'axe moteur est à moins d'un dixième de millimètre du connecteur.

Pour cette raison, et aussi parce qu'il y aura une grande quantité de câbles en vrac, je choisis de protéger la vis sans fin du moteur à l'aide d'un tube en laiton, que je colle contre la face avant du moteur :

De cette façon, je ne risque pas de voir les câbles s'emmêler dans la roue ou les pignons.

On peut maintenant raccorder les différents fils sur la platine, conformément aux photos ci-dessus, et placer le décodeur.

Remarquez le fil violet, pour le fumigène, qui est connecté séparément.
Globalement, les fils occupent plus de place que le décodeur lui-même !




7/ Une petite place pour le décodeur  !

Et oui ! il ne reste plus qu'à trouver le "petit" espace qui va bien. Evidemment, vous l'avez compris, il n'y en n'a pas !
Car le moteur occupe TOUTE la place disponible !

Même en soulevant la hotte à charbon, on s'aperçoit que le lest prend toute la place.


A l'intérieur il y a bien une petite cavité (à droite de la photo) mais pas assez grande.


Il faut donc usiner le métal !
Alors je trace l'encombrement du décodeur et je libère l'espace !

Rien n'empêche de faire un trou plus long. Bien au contraire ! Mais plus on enlève de matière, moins il y a de lest.

Le décodeur tient pile-poil au fond !


Le remontage ne pose aucune difficulté si on a pris garde de ne pas laisser dépasser les composants.


Et voilà ! c'est fini ! Elle est prête pour le service !

J'espère que cette page vous incitera à vous lancer dans la digitalisation de votre 150X ROCO !!
Un petit message sera toujours le bienvenu :

N'hésitez pas à me faire part de vos réactions, mais aussi de vos expériences !