Digitalisation du Y8000 ROCO.
Une digitalisation pas si facile...
Je viens d'acheter pour quelques neuros très symboliques le petit
locotracteur Y8000 Roco que voici :
Il n'a que quatre GROS défauts à mes yeux :
1/ Il ne roule
pas car les pignons sont bloqués
2/ Il est en analogique
et il ne peut donc pas rouler sur mon réseau,
3/ Le chassis
sert de fil conducteur pour le moteur... PAS GLOP !
4/ Il n'a pas
d'éclairages....Oh non ! mais alors ! Que c'est vilain ces
gros trous pleins de vide !
Alors
je me suis dit que ça pourrait être sympa de corriger tous ces
problèmes et de montrer aux copains comment j'ai fait. Allez ! on y va !
Premier
problème : pourquoi ça roule pas ?
D'abord, démontage de la bestiole pour voir pourquoi ça n'avance pas...
Aaaaargh
! Je suis victime de la maladie du zamak ! (en même temps je m'y
attendais...pas fou l'gars !). C'est pour çà que le pignon ne
voulait pas tourner : En s'oxydant, le zamak a gonflé et a
littérallement serré le pignon.
Donc, pas de doute possible, il
faut nettoyer le problème...Explosion du zamak ! Oui, moi, quand
j'explose...j'explose. En même temps il n'y avait pas d'autre solution
car le zamak oxydé ça part en petits morceaux. Et pas question de
recoller...
Maintenant il faut remplacer la pièce. Alors je croise les
doigts et je me connecte sur ROCO spare parts
et je cherche la référence 95372 ,
et quelques jours plus tard, je reçois ça :
Je précise que la référence est obtenue grace à la notice en ligne disponible
ici .
Remontage express.....

BINGO
CA ROULE !
Et ça roule même plutôt bien dès que les
roues sont
propres.... Opération n°1 terminée ! Elle est pas belle la vie?
Passons
au deuxième problème... la digitalisation.
1/ Loger le décodeur...
Là,
c'est déjà plus problématique
car
le seul décodeur dont je dispose
c'est un Uhlenbrock HO. OUI, je sais, j'aurais pu acheter un décodeur
pour l'échelle N mais...mais...mais...heuuu...je voulais faire comme
ça. Na ! Et d'abord, c'est moi qui raconte OK? Et c'est vachement plus
drôle quand c'est plus difficile. MaoMachin a dit un jour...(heu j'sais
plus :MDR: ). Bref, on y va :
Quand on ne regarde QUE le
décodeur on se dit "Boaf ça va bien tenir quek'part". Puis on compare
avec la loco et là on se dit "Hou là là ! Mais où c'est donc que ca va
tenir?".
Et là, on essaye :
- Au plafond de la cabine - - - - - tu oublies !
- Dans la cabine en travers- - - - tu oublies !
- Dans le capot moteur - - - - - - tu oublies !
- Dans un wagon derrière - - - - - ça passe, mais tu oublies !
- Dessous la loco - - - - - - - - - - ah tiens et si on essayait ?
Oui
mais pour que ça passe il a fallu enlever des pièces et usiner des
choses. Notamment, j'ai dû confectionner un circuit imprimé à
positionner en lieu et place de l'ancien circuit imprimé :

Allez, je suis sympa et je vous donne le typon si par hasard vous
voulez le faire chez vous :

Remarquez,
entre ce typon et la version définitive du circuit il y a eu beaucoup
d'évolutions... mais c'est du détail vous verrez...
Donc ce
typon est supposé recevoir tout ce qui est électrique, et notamment le
décodeur lui-même. Alors je découpe, je lime, je découpe, je lime, et
quelques (nombreux) coups de lime plus tard, c'est la première mise en
place "pour voir" : C'est plutôt pas mal !

(Remarque : Il faudra diminuer l'épaisseur des ergots à droite et à
gauche).
Au verso, on voit que les découpes permettent le logement des micro
composants :

Et surtout, il faut limiter le dépassement sous le châssis. Ici, je
suis quand-même un peu limite... mais ça passe )

J'ai
même dû rogner un peu dans le châssis à cause du composant
jaune
du décodeur (un condensateur!). Le scotch c'est pour éviter la
projection de limaille dans les pignons bien gras.

2/
Capter le courant sur toutes les roues :
Jusque là, c'était facile. Tout le monde a suivi? OK ? Alors je
continue !
Puisque
j'ai enlevé la platine d'origine, il faut que ma nouvelle platine soit
capable d'aller chercher le courant sur les roues. Mais comment faire ?
Il me faut des lamelles en alliage de cuivre, pas trop épaisses (voire
même carrément fines !), souples, soudables..... pfff Où vais-je
trouver çà? 
Et là je fouille dans mon barda et TILT !
J'ai
trouvé ! Il me restait des plaques en laiton lorsque j'avais construit
les signaux MAQUET.

Il suffit de prendre la dremel, un disque à tronçonner puis une lime,
et le tour est joué :

La première lame ne pose aucun souci, alors on fait les quatre sur le
même modèle.
Et on soude sur la platine.

Puis on fait un essai de mise en place "pour voir" comment ça rentre
bien.
Bon,
si vous êtes arrivés jusque là, c'est que vous avez bien suivi. DONC,
vous avez remarqué que j'ai aussi soudé quatre résistances
CMS
sur
la platine. Woaoh ! Quel oeil ! Je suis démasqué !
Moi qui pensais passer ça comme ça sans rien dire, me v'là obligé de
vous expliquer des trucs... Bon allez ça m'fait plaisir.
DONC le schéma électrique est le suivant :

Lorqu'on
est en marche avant, c'est le fil blanc qui laisse passer le courant.
Les phares blanc sont donc allumés à l'avant tandis que les rouges sont
allumés à l'arrière. En marche arrière c'est l'inverse. OK ? tout le
monde suit ? passons à la technique :
Les diodes sont montées par 2
en série de façon à recevoir la même intensité. Car si on les monte en
parallèle, c'est celle qui a la plus petite tension de seuil qui
éclaire le plus. Et ça fait pas beau.
Les résistances pour les feux rouges sont un poil plus fortes car je
trouvais les feux rouges trop costauds.
Pour
information, les calculs me donnaient en théorie 720 Ohms pour les
résistances des feux rouges et 580 Ohms pour les feux blancs mais j'ai
choisi d'augmenter ces valeurs pour éviter de me retrouver avec des
phares à iode. Finalement j'ai adopté 1kOhm pour les feux blancs et 1.3
kOhm pour les feux rouges.
Globalement ça éclaire assez fort quand-même
(voir dernière photo tout en bas).
J'y reviendrai dans la partie "éclairage".
3/
Brancher le moteur :
Maintenant que le second problème est réglé (ou presque) voyons comment
est branché le moteur :
Le
balai inférieur est directement en contact avec la platine mais le
balai supérieur est en contact avec....LE CHASSIS !!!!!!
C'est tout
simplement le capot metallique qui sert de fil conduteur. Il va de soi
que cette option est inacceptable
.
Alors j'opère le moteur :

Il
faut enlever la rondelle en laiton (donc conductrice) et la remplacer
par une autre en plastique (donc isolante). Pour ma part, j'ai trouvé
une petite chute d'emballage assez fin (moins d'1 mm). On réalise un
petit perçage de diamètre 5mm et on remonte. Le carter moteur est
maintenant isolé. Il fautra quand-même placer un film plastique pour
éviter le contact entre la vis en laiton et le capot moteur.
J'ai
donc soudé un fil sur chaque borne du moteur (un gris et un orange !!!
;) ) puis j'ai raccordé à la platine sur les deux bornes prévues à cet
effet. J'en profite pour souder le décodeur :

Remarquez que la platine a subi certains ajustements entre temps...
Voilou
! on y est presque, c'est prêt à fonctionner...à condition de pouvoir
remonter la plaque inférieure du carter. C'est là que les difficultés
commencent. Ou plutôt disons que l'opération est délicate.
Car à partir de çà...

...il va falloir obtenir çà : (après pas mal d'essais)

La
zone centrale est vraiment très fine, et il ne faut pas se louper.
J'aurais pu couper la pièce en deux mais je voulais pouvoir revenir en
arrière si ça se passait mal.
BREF ! Je remonte, et je teste..............CA MARCHE !!!!!
Au passage, je vérifie l'épaisseur sous la loco :

IMPEC'
bon, ça, c'est fait, passons à la
dernière étape :
4/
L'éclairage !! :
Je me suis déjà étendu sur le schéma et les résistances. N'en parlons
plus.
Voyons les fournitures nécessaires :
- du fil émaillé (issu d'un vieux transfo)
- 2 résistances CMS 1kOhm - - - - - - - - - - - je les ai trouvées ICI
- 2 résistances CMS 1.3 kOhms - - - - - - - - - je les ai trouvées
ICI
- 4 LEDs rouges à lentille circulaire - - - - - - - je les ai trouvées ICI
- 4 LEDs blanches à lentille circulaire - - - - - - je les ai trouvées ICI
Pourquoi ais-je choisi des lentilles circulaires ??? EH Té ! Parce-que
les phares de ma loco sont ronds ! peuchère !

Ainsi,
lorsque les LEDs sont en place dans les trous on a VRAIMENT
l'impression d'avoir un vrai phare. Les puristes utiliseront plutôt de
la cristal-clear mais je n'en n'ai pas.
Une fois les
composants commandés, on commence le démontage des rambardes avant.
Rien de plus simple, il suffit d'écarter les marchepieds :

Pour
la
soudure des LEDs
,
il n'est pas question de souder directement en
place dans la barrière en plastique. Y'en a qui ont essayé...ils ont eu
des problèmes.
Je vous conseille donc FORTEMENT d'improviser un petit gabarit dans une
planchette.

Ainsi la soudure des diodes est un peu plus
"facile"
car elles sont maintenues et le
support ne risque rien.
Evidemment, le fil utilisé est du fil émaillé que j'ai dénudé
UNIQUEMENT sur le petit millimètre d'extrémité !
Avant de fixer les LEDs sur la barrière il faut effectuer deux
opérations importantes sur chaque barrière :
- Peindre en noir la zone de fixation des LEDs pour éviter les fuites
de lumière disgracieuses
- Creuser des tranchées pour faire passer les fils dans l'épaisseur du
plastique.

Un petit disque dremel usagé avec un diamètre bien réduit s'avère très
pratique pour creuser les tranchées sans creuser le reste des
barrières.

Au fait, j'y pense, les diodes sont branchées différemment pour les
deux barrières :

Dès
que les sous-ensembles sont prêts, (ATTENTION la soudure des
CMS
c'est
GALERE !!! mais je l'ai peu-être déjà dit....
)
ET que la peinture noire est RIGOUREUSEMENT sèche, refermer le pot
on peut passer au collage. Remarquez le sens de montage des LEDs (il
est indiqué par un symbole vert au verso de chaque LED.

Remarquez aussi le passage des fils dans les tranchées....
Lorsque
c'est sec, on peut passer une couche de noir pour éviter les fuites de
lumière vers l'arrière des barrières, puis on couvre à la peinture
grise (ou blanche selon le cas). L'essentiel étant de masquer le noir.

Replacer
les barrières sur l'extrémité qui va bien. Les fils sortent donc sous
l'avant du locotracteur. Le passage des fils s'effectue ensuite sous le
châssis en
passant dans le creux situé
autour des roues
.
On soude le
fil émaillé sur la borne ad-hoc du circuit imprimé.

Ensuite....c'est l'instant de bonheur.... on pose sur les rails, et on
allume les feux.....WOAOH !

Et voilà ! c'est fini!
Globalement
c'est une digitalisation qui n'est pas très facile car ça demande un
peu de matériel et quelques charcutages un peu osés. Mais le jeu en
vaut la chandelle !
Si vous avez des commentaires, n'hésitez pas
à me contacter sur mon adresse perso (sur la page d'accueil)